La sclérose est une maladie dégénérescente qui atteint
les organismes vieillissants…Personne n’y échappe ! ni
les humains, ni les institutions qu’ils ont fondées ! L’usure du
temps est inexorable !
L’ennui, c’est qu’il
est difficile, voire impossible, pour
les humains de pouvoir retrouver la jeunesse d’antan ! heureusement
la médecine a fait des progrès et apporte des solutions.
Pour les institutions, c’est un peu la même chose.
L’appareil administratif est pesant. Les mentalités sont structurées par toute
une manière de pensée et des habitudes héritées des siècles passés.
Comment retrouver la jeunesse d’antan, quand on a
soulevé à l’origine tant d’espoirs et d’énergies ?
Comment dégager la
bonne nouvelle de l’Evangile de sa gangue
institutionnelle multi séculaire ?
Comment retrouver cette formidable ouverture, cet
accueil universel de l’amour de Dieu, fait homme, offerts à tous ceux qui n’en étaient pas
dignes ! Sachant par ailleurs, que personne ne l’est jamais ! ?
L’Eglise qui
est la communauté de ceux qui ont cru et qui croient en cette bonne nouvelle offerte à tous, s’est
peu à peu structurée, mesure indispensable, mais combien délicate.
Les erreurs du passé, les mauvaises
habitudes, les intégrismes, les laxismes,
propres à tout organisme, ont obligé les responsables de l’Eglise
à concevoir et à prescrire des lois, des règles, des interdits indispensables
pour maintenir et garantir l’authenticité de l’enseignement du Christ transmis
par les apôtres.
Mais, influencés par le milieu culturel
de chaque époque, auquel toute institution est soumise, ces responsables ont fait ce qu’ils ont pu, de bonne foi mais,
parfois au détriment du message
original :l’amour de Dieu et du prochain. A certaines époques de l’histoire,
les églises ont voulu imposer par la force, la foi évangélique…C’était une
erreur !
Le statut des droits de l’homme
n’existait pas encore, il est très récent et il est loin d’être toujours
respecté de nos jours ! Nous ne sommes qu’au début du christianisme
et d’une véritable pastorale évangélique.
Celle-ci devrait pouvoir s’ouvrir sur un accueil universel qui tiendrait compte
de la grande diversité des familles spirituelles et de l’extrême pauvreté de la condition
humaine.
Le concile de Vatican II, décidé par le bon Pape Jean
XXIII, s’est efforcé d’ouvrir les esprits et les cœurs et de rajeunir les
structures pastorales de l’Eglise. Continué aux
sessions suivantes par le Pape Paul VI, certaines décisions conciliaires ne
firent pas l’unanimité.
Cependant, un rapprochement entre l’Eglise orthodoxe, appelée Eglise sœur et l’Eglise Romaine inaugura une ouverture œcuménique depuis longtemps souhaitée. On oublia les
querelles passées, les excommunications réciproques ! La visite du Pape
Paul VI au Patriarche orthodoxe de Constantinople fut un moment inoubliable
de ces retrouvailles fraternelles,
approuvées par la majorité du monde chrétien.
Si le rôle et la communion des églises est importante, le principe de toute vie spirituelle, c’est Jésus Christ, sauveur et rédempteur du
monde, qui a assumé toutes les misères
de la condition humaine pour lui donner
sa propre vie.
La vie est un don ! Celui de l’amour
inconditionnel de Dieu qui est Père et qui appelle à l’existence tous les
humains de la terre.
Cette vie, ainsi donnée, est livrée au
jeu du hasard et des rencontres génétiques des individus dont le destin humain
est assez aléatoire et tout à fait
imprévisible ! Compte tenu de ce qu’ils sont, les humains ne savent pas
toujours ce qu’ils font ! « Je ne fais pas le bien que je veux et je
fais le mal que je ne veux pas ! » dira saint Paul.
Comment ces humains, ne sachant pas
toujours ce qu’ils font, seraient-ils pleinement responsables ? Sur
la croix, Jésus, Dieu fait homme, a demandé à son Père le pardon des auteurs de
sa passion et de sa mort, en disant : « Père, pardonne-leur, ils ne
savent pas ce qu’ils font ! » Admirable prière d’un amour responsable
et miséricordieux.
Dieu use de tous les pouvoirs de son
amour infini, afin que personne ne soit condamné pour ce dont il n’est pas responsable !
Mais, est-il vraiment responsable celui qui « ne
sait pas ce qu’il fait ? » Or, personne ne sait vraiment ce
qu’il fait, tant qu’il n’a jamais vu le Christ Jésus, celui qui est « la
lumière qui éclaire tout homme venant dans ce monde ».
En effet : « Personne n’a jamais vu
Dieu », dira Jésus ! Mais, il a dit aussi : « Celui qui me
voit, voit mon Père ! » Pour nous qui n’avons vu ni le Christ, ni le Père, il nous reste la
foi en l’amour de Dieu. Une foi difficile, qui certes peut trouver son chemin
dans la réflexion et le cœur. Encore, faut-il savoir et pouvoir aimer.
Or, il y a des cœurs blessés à mort par la vie qui
ne pourront plus jamais, sur terre,
s’ouvrir à l’amour !
Ils sont incapables de comprendre ce que peut être
l’amour gratuit et généreux de Dieu !
Que deviendront-ils ? Et nous, que deviendrons
nous ?
Un jour, lorsque nous paraîtrons devant Jésus Christ,
fils de Dieu fait homme, nous le verrons face à face et alors, seulement ce
jour-là, nous saurons vraiment ce qu’il est et ce pourquoi il nous a appelé à
la vie.
Nous
saurons pourquoi ce Dieu qui est Père « qui veut que tous
les hommes soient sauvés », nous a appelés à l’existence au nom de son amour infini et miséricordieux . Nous découvrirons la place unique que tient le Christ Jésus,
Sauveur et Rédempteur, dans le salut
offert à toute l’humanité dès la création du monde.
Alors, dans la
pleine lumière d’un amour qui aura été jusqu’à nous donner sa propre vie, nous
pourrons comprendre, en parfaite connaissance de cause, ce pourquoi nous avons
été faits : vivre de la vie même de Dieu à la gloire de sa grâce et de son
Amour.
Ce sera notre vraie
naissance à la vie éternelle. Cette vie dont Jésus, parlant de son Père a
dit : « la vie éternelle c’est qu’il te connaisse toi le seul
vrai Dieu ! » Or, on ne peut aimer que ce que l’on
connaît !
Il nous sera donc
impossible de ne pas croire à cet amour que nous verrons avec une évidence et
une clarté irréfutables ! Nous n’aurons plus heureusement la possibilité
de le refuser ! Car Dieu nous a fait à son image et il a mis dans notre
coeur le don de son amour, un amour qui ne peut refuser d’aimer, ni être vaincu
par la misère ou l’ignorance des hommes !
Père Maurice CANTOR.